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Fête nationale suisse au Venezuela

Sans le reste du monde, la Suisse n’existerait pas

Allocution prononcée le 30 juillet 2006 à Caracas par Jean-Claude Rennwald, conseiller national (PS/JU), devant les membres de la communauté suisse au Venezuela, en présence de l’ambassadeur Walter Suter

Mesdames, Messieurs,
Chers compatriotes

C’est avec un plaisir non dissimulé que je m’adresse aujourd’hui à vous, ici à Caracas, à la veille de notre Fête nationale.

Vous représentez en effet l’une des facettes de la Suisse que j’aime le mieux, c’est-à-dire la Suisse de l’ouverture, la Suisse qui rayonne dans le monde, la Suisse qui s’affirme sur la scène internationale, sur le plan économique bien sûr, mais aussi dans tous les autres domaines de l’activité humaine. A ce propos, j’ai été très ému de découvrir, voici quelques jours à Quito, en Equateur, la magnifique exposition du grand photographe suisse et jurassien Jean-Claude Wicki, exposition consacrée aux mineurs de Bolivie.

Contrairement aux forces de la Suisse du repli, vous avez compris depuis fort longtemps que la barrière des Alpes ne constitue pas l’horizon indépassable de notre temps, mais que notre horizon, ce sont les océans et les autres continents, bref, le monde.

La Suisse n’a d’ailleurs pas d’autre choix que de s’insérer toujours davantage dans les affaires du monde. Car sans le reste du monde, notre pays n’existerait tout simplement pas !

Faut-il en effet rappeler ici que nos différentes industries d’exportation, comme la chimie, les machines, l’horlogerie, l’agroalimentaire ainsi que certains services constituent le moteur de l’économie suisse, J’irais même jusqu’à dire que les exportations occupent une telle place dans nos activités économiques que sans elles, notre économie serait malade en permanence,

Depuis quelques années, un débat important agite la Suisse et l’ensemble de l’Europe, celui des délocalisations et des pertes d’emplois qui en résultent en raison de l’ouverture des frontières. Le syndicaliste que je suis va sans doute vous étonner su ce point. Dans la plupart des pays occidentaux, il y a bien sûr un certain nombre de délocalisations qui sont opérées par des gens qui ne pensent qu’au profit à court terme, qui cherchent à maximiser leurs gains en s’installant dans les pays à bas salaires. Mais j’ajoute aussitôt que ces cas sont minoritaires, et que de façon générale, les emplois que les sociétés suisses créent à l’étranger permettent non seulement la conquête de nouveaux marchés, mais servent aussi à consolider les emplois qui existent dans notre pays. 

L’exemple du groupe horloger Swatch est révélateur à cet égard. Voici 20 ans, Swatch Group occupait quelque 12'000 personnes en Suisse, ce qui est toujours le cas aujourd’hui. Durant la même période, le nombre d’emplois de Swatch Group à l’étranger est passé de 5'000 à 12'000. Comme on peut le constater, cette progression n’a nullement mis en péril l’emploi horloger en Suisse. Au contraire, peut-on ajouter, puisque l’horlogerie suisse ne s’est jamais aussi bien portée qu’aujourd’hui ! 

La Suisse, vous le savez, a une grande capacité d’ouverture économique. Mais le maintien de cette capacité nécessite aussi une grande ouverture politique, car il n’y a pas de développement des échanges économiques sans régulation politique, sociale et culturelle.

De ce point de vue, l’adhésion de la Suisse à l’ONU a fortement renforcé notre crédibilité sur la scène internationale. Le travail que mène notre diplomatie, soit sur le terrain, soit dans des instances internationales aussi diverses que l’ONU, le Conseil des droits de l’homme, le Conseil de l’Europe, l’Organisation mondiale du commerce (OMC) ou encore l’Organisation internationale du travail (OIT) s’inscrit dans la même perspective.

Ces dernières années, notre pays a marqué beaucoup de points dans le domaine de la politique extérieure. Deux éléments doivent toutefois nous inciter à tempérer cet optimisme : 

1.  Je considère que l’aide suisse au développement reste nettement insuffisante, en regard notamment des objectifs fixés par la communauté internationale dans le cadre de l’ONU.

2.  Le processus d’intégration de la Suisse sur le plan européen est toujours extrêmement chaotique. L’année dernière, un nouveau compromis entre les forces du capital et celles du travail avait été trouvé à propos de l’extension de la libre circulation des personnes aux nouveaux pays membres de l’Union européenne et du renforcement des mesures d’accompagnement visant à combattre le dumping social et salarial. Or, une année plus tard, cet équilibre est en danger. Les forces du repli (ASIN et UDC) viennent en effet de déposer un référendum contre la participation suisse – 1 milliard sur 5 ans – à la réduction des inégalités sociales et économiques en Europe. 

Le peuple suisse se prononcera à ce propos le 28 novembre prochain. Et bien, Mesdames et Messieurs les représentants de la 5e Suisse, si ce projet de participation suisse à la cohésion sociale et économique de l’Europe devait être rejetée, il pourrait en résulter de graves turbulences, allant jusqu’à la remise en question de l’ensemble des accords bilatéraux conclus jusqu’ici entre le Suisse et l’Union européenne. Les industries suisses d’exportation ainsi que leurs salariés pâtiraient très fortement d’une telle issue.

Evidemment, j’espère que nous n’en arriverons pas à un tel gâchis. Même si ce débat peut paraître très lointain vu du Vénézuela, je vous demande d’être attentif à cet enjeu et de vous mobiliser pour le 28 novembre.

D’ici là, je vous souhaite une très bonne Fête nationale et beaucoup de succès dans les activités que vous déployez au service du rayonnement de la Suisse dans le monde !

Jean-Claude Rennwald

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Jean-Claude Rennwald - conseiller national
Rue de la Quère 17 - CH - 2830 Courrendlin (JU)
Privé : Tél. + Fax. / ++41 (0) 32 435 50 30
Professionnel : Tél./ ++41 (0) 31 350 23 62 - Fax / ++41 (0) 31 350 22 22
E-mail : rennwald@bluewin.ch - Internet : http://www.rennwald.ch

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