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Tribune

Rejetons la LME pour assurer notre approvisionnement en électricité, transférons au moins une partie de l’or de la BNS à l’AVS

Par Jean-Claude Rennwald, conseiller national (PS/JU)

Alors que notre pays aurait besoin d’une loi qui garantisse sous forme d’un service public un approvisionnement sûr, avantageux et écologique pour tous ses habitants, la loi sur le marché de l’électricité (LME) soumise au vote du peuple le 22 septembre prochain ne poursuit qu’un seul objectif : déréglementer et libéraliser l’industrie électrique suisse. L’article premier de la LME est d’ailleurs très explicite : « La présente loi vise à créer les conditions d’un marché de l’électricité axé sur la concurrence. » Autrement dit, la concurrence et le marché sont considérés comme plus importants que la sécurité de l’approvisionnement.

Libéralisation = augmentation des tarifs

C’est parce que la LME sacrifie la sécurité de l’approvisionnement à l’idéologie du marché que le mouvement syndical, les partis de gauche, les Verts et d’autres organisations combattent cette loi. Mais bien d’autres arguments militent aussi en faveur d’un rejet de la LME :

Dans un marché de l’électricité ouvert, les gros consommateurs (c’est-à-dire les grandes entreprises) deviendront des clients intéressants, tandis que les ménages et les petites et moyennes entreprises (PME) seront assimilés à des clients gênants en raison de leur petite consommation. Les marchés européens partiellement libéralisés montrent d’ailleurs qu’après une baisse initiale des prix, les tarifs augmentent fortement : de 25 % en Finlande, de 20 % en Suède, de 9.3 % en Grande-Bretagne et de 8.6 % en Allemagne. En Norvège, les petits consommateurs doivent payer le prix exorbitant de 54 ct. par kWh, alors qu’en Suisse, le kWh coûte aujourd’hui 16 ct. en moyenne aux petits consommateurs !

En Californie, la libéralisation du marché de l’électricité a tourné à la catastrophe. A plusieurs reprises, l’approvisionnement n’a plus été assuré, et la crise a coûté 50 millions de dollars à l’Etat !

6'000 emplois à la trappe

L’industrie électrique suisse occupe 25'000 personnes. Avec la LME, 6'000 emplois passeraient à la trappe, et la loi ne prévoit pas l’obligation de financer des mesures de reconversion et d’élaborer un plan social.

Alors que les grands services publics électriques de Genève, Lausanne ou Zurich ont favorisé le développement des énergies renouvelables, la libéralisation augmenterait la production d’électricité d’origine nucléaire.

Contrairement à ce qu’affirment les milieux économiques, l’Union européenne n’exige pas l’ouverture du marché suisse de l’électricité. Celle-ci s’inscrit en revanche dans la perspective d’un démantèlement généralisé du service public, de sorte qu’un « non » à la LME est aussi le meilleur moyen de s’opposer à la privatisation de l’eau, du gaz naturel ou de l’éducation.

Or : deux fois oui et priorité au contreprojet

Le 22 septembre, nous devrons aussi nous prononcer sur l’utilisation des réserves d’or (1300 tonnes) dont la Banque nationale suisse (BNS) n’a plus besoin pour mener sa politique monétaire. Une initiative de l’UDC demande de verser les réserves et les revenus qui en sont tirées au fonds de compensation de l’AVS. Dans son contreprojet, le Parlement propose d’affecter les revenus (750 millions par année) résultant de la vente des réserves d’or (18 à 20 milliards) à raison d’un tiers aux cantons, d’un tiers à l’AVS et d’un tiers à la Fondation Suisse solidaire, qui a pour objectif de lutter contre la pauvreté et l’exclusion en Suisse et à l’étranger.

A l’instar du mouvement syndical, le Parti socialiste jurassien (PSJ) recommande de glisser deux « oui » dans l’urne en donnant la préférence au contreprojet dans la réponse à la question subsidiaire. Bien que nous n’ayons jamais éprouvé une quelconque sympathie pour l’UDC, cette méthode est en effet la seule qui garantit qu’une partie au moins de l’or de la BNS contribuera au financement de l’AVS.

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Jean-Claude Rennwald - conseiller national
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