Manifestation du 10 février 2009 à Moutier
Non au vol des rentes ! 

Intervention de Jean-Claude Rennwald, conseiller national (PS/JU), membre du comité directeur d’Unia

Soumise au vote du peuple le 7 mars prochain, la baisse des rentes du 2e pilier ne serait pas seulement insupportable pour nombre de futurs retraités. Elle constituerait aussi la première étape d’un démantèlement majeur de l’Etat social. C’est dire que le résultat de cette votation conditionnera notre avenir et qu’elle aura une influence majeure sur les conditions de vie de la grande majorité des habitants de ce pays. 

Aujourd’hui, la plupart des rentes mensuelles des caisses de pension se situent entre 1'000 et 1’500 francs par mois pour la part obligatoire de la prévoyance professionnelle. Dans ce contexte, la baisse des rentes du 2e pilier voulue par la majorité bourgeoise du Parlement signifierait un manque à gagner de 100 à 150 francs par mois, et même plusieurs milliers ou dizaines de milliers de francs sur l’ensemble d’une retraite avec des rentes plus élevées. Cela serait tout simplement insupportable pour la majorité des travailleuses et des travailleurs.

Ce projet est d’autant plus inacceptable que si le peuple devait accepter de baisser les rentes du 2e pilier, il le ferait de façon irrémédiable. Car il est pratiquement certain que le taux de conversion (lequel permet de calculer la rente en fonction du capital accumulé), qui passerait de 6,8 à 6,4 %, ne remonterait jamais. Cette baisse violerait en outre le principe constitutionnel selon lequel les rentes du 2e pilier, combinées à l’AVS, doivent permettre de maintenir le niveau de vie antérieur de manière appropriée. 

Ce qu’il faut bien voir, c’est que pour la droite et le patronat, ce projet de baisse des rentes du 2e pilier s’inscrit dans le cadre d’une attaque globale contre l’Etat social. Plusieurs réformes en cours ne visent qu’à réduire les prestations sociales de façon draconienne : 

● La révision de la loi sur l’assurance-chômage qui pénalise massivement les sans emploi.

● Dans le cadre de la 11e révision de l’AVS, les partis bourgeois remettent en question le mécanisme d’indexation des rentes, ce qui diminuerait le pouvoir d’achat des retraités, et veulent relever l’âge de la retraite des femmes de 64 à 65 ans, tout en ne prévoyant aucune possibilité sérieuse de retraite anticipée. 

● La prochaine révision de l’assurance-invalidité (AI) devrait elle aussi se traduire par une volonté de baisse des prestations aux handicapés. 

● Enfin, dans le cadre de la révision de la loi sur l’assurance-accidents, les élus bourgeois, ou du moins une partie d’entre eux, veulent remettre en cause le monopole partiel de la CNA, alors que cette institution publique fonctionne fort bien.

Tout ceci montre que d’ici au 7 mars prochain, la mobilisation contre la baisse des rentes du 2e pilier doit être générale. D’abord pour empêcher la paupérisation des futurs retraités, ensuite pour créer un rapport de forces qui nous permettra d’éviter un démantèlement généralisé de l’Etat social. Une victoire le 7 mars créerait en effet une dynamique de lutte positive, qui nous permettrait d’affronter les autres batailles de ces prochains mois avec optimisme.

Alors qu’on se le dise. D’ici au 7 mars, mobilisons-nous massivement contre le vol des rentes du 2e pilier. Si chacun de nous prend cet engagement, je suis sûr que la victoire est au bout de nos bulletins de vote.