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Congrès du PSJ du 15 juin 2007 : allocution de Jean-Claude Rennwald

Par Jean-Claude Rennwald, conseiller national (PS/JU), vice-président de l’USS

Chers/ères camarades, chers/ères ami-e-s,

A celles et ceux d’entre vous qui trouvent comme moi que le temps passe vite, je rappelle que cela fait déjà 12 ans que je siège au Conseil national. Après mûre réflexion personnelle et des discussions avec nombre d’entre vous, je pose une nouvelle fois ma candidature. Cela est possible grâce à la dérogation que vous m’avez accordée en date du 4 mars 2007. 

J’ai mûrement réfléchi ma décision de repartir dans la bataille électorale. Tout d’abord, permettez-moi de vous dire qu’à 54 ans, je ne me sens pas encore un dinosaure de la politique. Mon intérêt, ma volonté, et même mon plaisir, d’œuvrer pour plus de justice sociale dans ce pays sont restés intacts. Je dirais même que mes motivations sont décuplées, quand je constate, avec vous, que le climat politique et social s’est considérablement durci. Je ne peux pas rester les bras croisés quand les attaques sont incessantes contre les acquis sociaux et que la droite multiplie les cadeaux fiscaux en faveur des plus riches. 

De plus, quelques victoires politiques sur lesquelles je reviendrai et mon travail syndical m’ont appris qu’un monde meilleur est tout à fait possible. Mon rêve  serait de voir les conditions de la dernière CCT de l’horlogerie élargie à toutes et à tous : salaires minimaux, retraite anticipée, 5 à 6 semaines de vacances par an, congé maternité de 16 semaines payé à 100%, congé d’adoption, participation patronale substantielle aux cotisations de l’assurance maladie. On peut toujours faire mieux, mais ce serait déjà pas mal ! 

Le durcissement du climat politique et social coïncide avec l’entrée de Christophe Blocher au Conseil fédéral. A l’époque, je m’y étais opposé avec force. Au même moment, d’autres pensaient que la plus haute fonction de l’Etat allait museler le leader de l’UDC. Or, nous devons bien constater qu’il n’en a rien été ! Au contraire, les radicaux – qui ont élu Christophe Blocher - se rallient de plus en plus souvent au parti national-populiste. Un parti, selon l’historien Georg Kreis, qui ne respecte pas la Constitution fédérale sur des points importants et dont le conseiller fédéral ment fréquemment et se place au-dessus des lois et encourage le racisme avec ses mots d’ordre. Le même Georg Kreis souhaite que l’expérience Blocher se termine le 12 décembre 2007, date de la prochaine élection au Conseil fédéral. Je partage totalement ce point de vue ! 

Alors qu’ils étaient à l’origine un parti progressiste, les radicaux sont aujourd’hui bien souvent sur le devant de la scène, mais pas forcément à leur avantage. Je pense par exemple au procès Swissair, où la grande majorité des accusés – radicaux - ont été blanchis et même indemnisés de manière incompréhensible.

Je pense aussi à Werner Messmer, radical et président de la Société suisse des entrepreneurs, qui vient de dénoncer la CCT du bâtiment. 

Les radicaux jurassiens ne font pas exception. Au plan cantonal, ils s’opposent à l’éligibilité des étrangers et au fonds de formation professionnelle. Les radicaux mènent une politique anti-sociale, dans le Jura comme à Berne ! 

Le parti radical est aujourd’hui clairement le relais du patronat, et notamment du patronat non conventionné. Nous, nous sommes le parti des travailleuses et des travailleurs – qu’ils soient en activité, à la recherche d’un emploi ou à la retraite, qu’ils soient ouvriers, employés, enseignants, fonctionnaires, techniciens ou travailleurs sociaux. Nous sommes le parti de celles et ceux qui subissent trop souvent les décisions socialement injustes et même économiquement injustifiables, comme nous l’avons vécu avec Swissmetal. La droite bourgeoise, même si elle prétend le contraire, mène une politique qui se fait clairement au détriment des catégories populaires et de la classe moyenne. Pour toutes ces personnes, nous voulons être le parti de l’espoir : 

-   L’espoir que tous les enfants auront un accès égal à la formation ;

-   L’espoir de prendre sa retraite avant d’être épuisé par le travail, à 62 ans ;

-   L’espoir d’un financement social de l’assurance maladie ;

-   L’espoir que les services publics soient maintenus, voire développés partout, y compris dans les régions dites périphériques comme le Jura ;

-   L’espoir que les femmes et les hommes puissent mener ensemble une vie professionnelle satisfaisante et une vie personnelle accomplie, notamment au plan familial ;

-   L’espoir que la croissance économique réponde à des exigences strictes en ce qui concerne les conditions de travail et en matière de protection de l’environnement, notamment l’utilisation des énergies renouvelables, la promotion des économies d’énergie et la diminution de la pollution ;

-   L’espoir que la Suisse participe à l’Union européenne, conçue comme une œuvre de paix et de prospérité pour le continent, et que cette Union se développe dans un sens plus social ;

-   L’espoir que l’ouverture des frontières suisses aux travailleurs et aux travailleuses de l’étranger soit synonyme de croissance et de solidarité, et non de dumping social et salarial. A ce propos, les mesures d’accompagnement doivent être mises en oeuvre de façon plus efficace, notamment dans le Canton du Jura !

C’est pour toutes ces causes que je me bats à Berne, et que je souhaite continuer à me battre, guidé par cette pensée de Jean-Paul Sartre : « Pour aimer les hommes (et les femmes, bien sur !), il faut détester fortement ce qui les opprime ».

Dans cette perspective, nous avons déjà récolté de belles victoires.

 Comme nous autres socialistes, le peuple suisse a voté, ces dernières années : 

-   oui à l’assurance maternité, oui aux allocations familiales, oui à l’aide à l’Europe orientale, oui au partenariat enregistré, oui au moratoire sur les OGM ; oui aux mesures d’accompagnement liées à la libre circulation des personnes. 

-   il a aussi voté non à la 11e révision de l’AVS qui réduisait les prestations tout en élevant l’âge de la retraite des femmes, non au paquet fiscal qui favorisait les plus fortunés, non au contreprojet Avanti qui visait à créer un réseau autoroutier démesuré.

On peut dès lors reprendre la formule du journaliste Pierre-André Stauffer dans l’Hebdo, qui en conclut que « le Parti socialiste a réussi à bloquer l’agenda libéral ». 

Certes, nous avons aussi subi quelques échecs, comme le rejet de la caisse unique, sur le plan suisse, ou l’acceptation des lois sur l’asile et les étrangers. Mais ce qu’il faut retenir, c’est que jamais le PS, la gauche, les syndicats et l’ensemble des forces progressistes n’avaient gagné autant de votations à caractère social que ces quatre dernières années. Cela montre que sur des thèmes fondamentaux, il y a une déconnexion complète entre la volonté du peuple et la majorité radicalo-UDC qui gouverne ce pays !

 Tout cela doit nous motiver ! Non seulement pour maintenir nos sièges, mais encore pour en augmenter le nombre sur le plan suisse, afin de mener une politique plus conforme aux intérêts des travailleuses et des travailleurs. Les socialistes et l’ensemble de la gauche politique, syndicale et associative doivent se mobiliser, et unir leurs forces. Ainsi, nous pourrons aller à la victoire ! Pas pour le seul plaisir de gagner au soir du 21 octobre, mais pour nous donner les moyens de mener la vie dure à la droite dure, pour que la Suisse soit sociale, écologique, égalitaire et ouverte.

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Jean-Claude Rennwald - conseiller national
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E-mail : rennwald@bluewin.ch - Internet : http://www.rennwald.ch
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