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Pas de quotas anti-étrangers :
quand on aime, on ne compte pas !

Par Jean-Claude Rennwald, conseiller national PS

« Quand on aime, on ne compte pas ». C’est avec ce slogan que le syndicat FTMH fait campagne contre l’initiative dite « pour une réglementation de l’immigration », laquelle entend limiter à 18 % la part des ressortissants étrangers dans l’ensemble de la population résidante suisse, et à propos de laquelle nous voterons le 24 septembre prochain. L’Union syndicale suisse (USS) rappelle pour sa part cette phrase du grand écrivain alémanique Max Frisch : « Ils firent venir des bras, et ce sont des hommes qui arrivèrent. » Jusqu’ici, les Suisses ont assez bien compris cette réflexion, puisque par cinq fois, ils ont rejeté toutes les initiatives populaires lancées contre les étrangers depuis la fin des années soixante.

Se mobiliser, malgré les sondages (inter)

Normalement, il devrait en aller de même le 24 septembre. Malgré des sondages qui mettent en évidence une proportion croissante d’électeurs opposés à cette nouvelle initiative xénophobe, il convient de ne pas relâcher la mobilisation, car ce texte est peut-être plus pernicieux que les précédents, notamment parce qu’il mêle la question de l’immigration à celle des réfugiés et des demandeurs d’asile.

La part des ressortissants étrangers dans la population suisse étant aujourd’hui de 19.3 %, il faudrait dans les années à venir réduire le nombre d’immigrés de manière drastique pour parvenir à une proportion de 18 %. L’application d’un tel texte poserait de graves et multiples problèmes.

Une menace pour l’emploi et pour l’AVS… (inter)

L’auteur de ces lignes combat cette initiative parce qu’elle est tout à la fois anti-économique, antisociale, anti-européenne et xénophobe, pour ne pas dire raciste :

· L’acceptation de l’initiative perturberait fortement le fonctionnement du marché du travail. Certaines personnes (spécialistes et autres experts) occupant des positions stratégiques pourraient être contraintes de quitter la Suisse. Cela pourrait entraîner un mouvement de délocalisations, et donc de suppressions d’emplois, y compris d’emplois occupés par des Suisses.

· Du fait qu’elle exclut expressément certaines strates de l’immigration (les scientifiques et les « cadres qualifiés ») des mesures de limitation, cette initiative est une initiative de classe, car elle privilégie certaines catégories d’étrangers par rapport à d’autres.

· Les auteurs de l’initiative oublient que les étrangers contribuent de manière importante au financement de l’AVS. En versant un milliard de francs de plus de cotisations qu’ils n’en retirent de prestations, les immigrés sont aujourd’hui des créditeurs nets de l’AVS, et ils le resteront encore longtemps. Pour 100 personnes en âge de travailler, la population immigrée compte 7 retraités, alors qu’ils sont 29 chez les Suisses. Le professeur d’économie bernois Thomas Straubhaar a établi que chaque ménage étranger subventionne les Suisses à hauteur de 2'073 francs par an !

… et pour l’intégration européenne (inter)

· En cas d’acceptation de l’initiative, il serait pratiquement impossible de mettre en œuvre l’un des plus importants des sept accords bilatéraux conclus avec la Suisse et l’Union européenne, à savoir l’accord sur la libre circulation des personnes. L’ensemble de cet édifice risquerait bien de s’écrouler, ce qui donnerait un coup d’arrêt catastrophique au processus d’intégration européenne de notre pays. C’est d’ailleurs l’un des principaux objectifs des auteurs de l’initiative, parmi lesquels on trouve essentiellement des radicaux alémaniques, des démocrates du centre et autres nationalistes.

· Enfin, cette initiative est inacceptable parce qu’elle veut faire supporter aux étrangers l’ensemble des malheurs de ce pays. Elle reprend, sur un autre mode, le fameux slogan « La barque est pleine », alors que  c’est fondamentalement faux. La preuve, si l’on s’en tient à l’Europe, c’est que depuis 1995, le nombre de ressortissants de l’Union qui quittent la Suisse est supérieur au nombre de ceux qui y entrent.

En définitive, cette initiative est d’autant plus idiote que la grande majorité des étrangers qui vivent en Suisse y sont bien intégrés. Cet effort d’intégration doit malgré tout se poursuivre, notamment en facilitant la naturalisation des étrangers et en leur accordant les droits de vote et d’éligibilité dans l’ensemble du pays.

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Jean-Claude Rennwald - conseiller national
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E-mail : rennwald@bluewin.ch - Internet : http://www.rennwald.ch
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