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Le social à la
recherche d'un second souffle |
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Sur le front social, quels sont les principaux
problèmes ?
Jusque dans un passé récent, les révisions de l'AVS
étaient porteuses d'améliorations pour les
salariés. Même la 10e révision, que j'ai combattue
en raison de l'augmentation de l'âge de la
retraite des femmes, comportait des points
positifs, comme le splitting ou le bonus éducatif.
... et avec la 11e révision ?
Elle ne correspond pas du tout à mes attentes,
puisqu'elle prévoit le relèvement de l'âge de
retraite des femmes à 65 ans, alors que la
retraite à la carte à partir de 62 ans restera
réservée aux personnes fortunées !
On nous parle même de la retraite à 67 ans...
Cette proposition du conseiller fédéral Pascal
Couchepin est inacceptable, car il est ridicule de
vouloir faire travailler les gens plus longtemps
alors que certains cherchent désespérément du
travail. Sans compter qu'à partir de 55, voire 50
ans, il est très difficile de retrouver un emploi.
En matière d'assurance maladie, comment rebondir
suite au rejet ce printemps du principe de primes
liées au revenu ?
Tout d'abord, même si l'initiative a été rejetée,
le débat est lancé. D'autres initiatives suivront,
et le principe d'une pondération des primes en
fonction des revenus est tellement logique qu'il
s'imposera tôt ou tard. Dans l'immédiat, le débat
portera sur la création d'une caisse unique. En
effet, ce système est demandé par une initiative
du Mouvement populaire des familles (MPF),
organisation à laquelle j'appartiens.
... et vous soutenez cette initiative ?
Bien sûr, car elle contribuera à maîtriser les
coûts et profitera aux familles les plus démunies,
puisque les primes seront fixées en fonction de la
capacité économique des assurés.
Que pensez-vous du projet d'assurance maternité
enfin accepté par les Chambres ?
C'est mieux que rien, la situation est au moins
débloquée. Mais le projet adopté par le Parlement
est un projet minimaliste. L'allocation sera
versée pendant 14 semaines et couvrira 80 % du
salaire. Le projet refusé par le peuple en 1999
prévoyait que les femmes sans activité
professionnelle bénéficieraient aussi d'un congé
maternité payé. Ce n'est pas le cas dans la
version actuelle.
Mais est-il vraiment possible de faire mieux ?
Bien entendu. La nouvelle convention collective de
travail de l'horlogerie, à laquelle j'ai
travaillé, prévoit, depuis le 1er janvier 2002, un
congé maternité de 16 semaines, payé à 100 %.
Que répondez-vous à ceux qui ne cessent de
dénoncer une fiscalité jugée trop lourde ?
Personne n'accueille son avis de taxation avec le
sourire. Cela dit, n'oublions pas que sans impôt,
il n'y a pas d'école, pas de trains, pas de
routes, pas d'aménagement du territoire, pas de
culture, pas d'assurances sociales. Prôner moins
d'impôts, c'est raboter encore les prestations qui
profitent aux plus démunis.
Et le paquet fiscal adopté par le Parlement en
juin 2003 ?
Une fois de plus, il fait la part belle aux riches
puisque plus des deux tiers des déductions prévues
iront aux personnes qui gagnent au moins 120'000
francs par année !
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