Grève des travailleurs de la construction, Neuchâtel, 15.10.2007
Les
salariés de l’industrie sont avec vous !
Intervention de Jean-Claude Rennwald, membre du comité directeur du
syndicat Unia, vice-président de l’USS,
Même
pour un syndicat combatif, la grève reste toujours l’arme ultime à
disposition des travailleuses et des travailleurs, celle que l’on
utilise qu’en derniers recours, lorsque toutes les autres possibilités
de parvenir au règlement d’un conflit ont échoué.
Dans le
cas qui nous intéresse, le dialogue n’est plus à l’ordre du jour. Seule
une lutte résolue, qu’il faudra étendre à l’ensemble du pays si
nécessaire, permettra de créer un rapport de forces favorable à une
reprise des négociations et à la mise en oeuvre d’une convention
collective digne de ce nom dans la construction. C’est la seule voie à
suivre, c’est la seule qui respecte la dignité des travailleuses et des
travailleurs.
La
décision de la Société suisse des entrepreneurs (SSE) de dénoncer
unilatéralement la convention nationale (CN) du secteur principal de la
construction est une provocation à plus d’un titre.
• C’est
une provocation à l’égard des salariés du bâtiment, dont les sacrifices,
notamment en termes d'horaires flexibles, sont en bonne partie à
l’origine de la très bonne marche des affaires de la branche.
• C’est
une provocation à l’égard du mouvement syndical, qui avait soutenu la
libre circulation des personnes à condition que l’on adopte et que l’on
mette en oeuvre des mesures d’accompagnement social dignes de ce nom en
vue de combattre la sous-enchère salariale et le dumping social. Or, en
dénonçant la Convention nationale du secteur principal de la
construction, la SSE a rompu ce pacte. Car comment lutter contre le
dumping lorsqu’il n’y a plus ni salaires minimaux, ni contrôles
paritaires ? C’est de la foutaise !
• C’est
une provocation à l’égard de l’ensemble de l’économie. L’économie suisse
tire une bonne partie de sa richesse de ses industries d’exportation,
qui ont un besoin impératif d’accéder plus facilement au grand marché
européen. Mais comment voulez-vous que les travailleurs soient
favorables à une intégration plus forte, si le patronat de la
construction ne tient pas ses promesses !
• C’est
enfin une provocation à l’égard de l’ensemble des travailleuses et des
travailleurs du pays. Car si le patronat de la construction devait
réussir son coup, on imagine aisément que les employeurs d’autres
secteurs économiques seront tentés d’en faire de même.
Dans
cette perspective, la grève des travailleurs de la construction, qui a
été décidée par le score sans appel de 85 %, est le combat de tous les
salariés du pays. Parmi d’autres raisons, cela explique ma présence
parmi vous aujourd’hui. En tant que membre du comité du secteur
industriel d’Unia et en tant que responsable de la branche horlogère, je
suis en effet venu vous apporter le message de solidarité de toutes les
travailleuses et de tous les travailleurs de l’industrie.
Oui,
cher collègues du bâtiment, votre combat est le nôtre, et ensemble, nous
le gagnerons !
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